À l’unanimité des 150 parlementaires, députés et sénateurs, réunis en Congrès, Jean-Lucien Savi de Tové a été élu, ce samedi 3 mai 2025, Président de la République togolaise.
À 85 ans, cette figure historique de l’opposition accède à la plus haute fonction de l’État dans un rôle désormais essentiellement symbolique, alors que la réforme constitutionnelle confère les pleins pouvoirs exécutifs à Faure Essozimna Gnassingbé, devenu Président du Conseil. Le Togo s’engage ainsi dans une nouvelle ère politique, marquée par le rééquilibrage des institutions.
Cette élection s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre de la Cinquième République, instaurée à la suite de la promulgation d’une nouvelle Constitution, le 6 mai 2024.
Docteur en sciences politiques formé à la Sorbonne, Jean-Lucien Savi de Tové, retiré de la vie politique active depuis plusieurs années, est pourtant un vétéran de la vie politique togolaise. Ancien ministre et acteur majeur de la Conférence nationale souveraine de 1991, il a également été prisonnier politique sous le régime du général Gnassingbé Eyadéma.
S’il ne sera pas impliqué dans la gestion quotidienne des affaires publiques, le nouveau Président de la République jouera un rôle central : incarner l’unité nationale, veiller au respect de la Constitution et garantir la stabilité symbolique dans une période de profondes mutations.
« Le parcours politique du nouveau chef de l’État, sa connaissance du pays, de ses acteurs, de son histoire et de ses institutions font de lui l’un des meilleurs candidats à cette haute fonction, parmi d’autres figures tout aussi méritantes », explique un observateur de la vie politique togolaise. «M. Savi de Tové est de nature modérée et pondérée, ce qui favorise l’unité nationale. Il saura jouer le rôle de passerelle entre les différentes sensibilités politiques, les doctrines, les diversités sociologiques et ethniques, et se tenir au-dessus de la mêlée », ajoute-t-il.
Jean-Lucien Savi de Tové est le fils de feu Jonathan Kokou Savi de Tové, président de l’Assemblée nationale du Togo de 1958 à 1963 et membre fondateur du Comité de l’unité togolaise (CUT), parti indépendantiste emblématique. Après le coup d’État de 1963 et la fin de la Première République, ce dernier s’était exilé en Allemagne.