Fin juillet, le ministre togolais des Affaires étrangères, Prof. Robert Dussey, a dévoilé à l’agence Reuters quelques chiffres sur la situation sécuritaire au nord du pays, marquée par des attaques terroristes. Il y confirme à la fois l’ampleur des violences, la réponse militaire, ainsi que la coopération avec le Burkina Faso.
Depuis quelques années, le Togo est touché par des incursions jihadistes dans sa région septentrionale, frontalière du Burkina Faso. Le ministre Robert Dussey indique que, depuis le début de l’année, 15 attaques ont été menées par le « Groupe de soutien à l’ islam et au musulman » (JNIM), affilié à Al-Qaïda. Ces attaques ont fait 54 morts parmi les civils et 8 parmi les forces de défense, selon les chiffres communiqués à Reuters.
Les violences ont atteint un pic en mai et juin derniers, l’une des périodes les plus meurtrières de l’histoire récente de la zone. Les groupes liés à Al-Qaïda et à l’État islamique, initialement concentrés au Sahel, tentent d’étendre leur influence vers les pays côtiers, dont le Togo.
Une forte réponse militaire
Face à cette menace, le Togo a déployé près de 8 000 soldats dans le nord du pays, selon le Professeur Dussey, à la frontière avec le Burkina Faso. Les opérations militaires dans la région, bien que coûteuses, sont en première ligne dans la lutte contre le terrorisme.
La crise dans le Sahel trouve son origine en 2012, lorsque des groupes jihadistes ont détourné une rébellion touarègue dans le nord du Mali. Depuis, le terrorisme s’est enraciné dans la région, causant des milliers de morts et des millions de déplacés.
La coopération transfrontalière et régionale est devenue indispensable. Le ministre a précisé que la coopération entre le Togo et le Burkina Faso est bonne, soulignant que le Togo joue dans la région un rôle de pont entre la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), dont il est membre, et la Confédération des États du Sahel, qui regroupe le Burkina Faso, le Mali et le Niger.