Après la rentrée administrative des enseignants le 8 septembre, des centaines de milliers d’élèves reprennent le chemin de l’école le lundi 15 septembre. À la veille de cette reprise, le ministère des Enseignements primaire et secondaire a dévoilé les grandes nouveautés qui marqueront l’année scolaire 2025-2026.
Les réformes et ajustements ont été détaillés dans des circulaires signées par le Professeur Komla Dodji Kokoroko, ministre des Enseignements primaire et secondaire, le 10 septembre.
L’ alternance des enseignants au cours moyen (CM) pour une meilleure transition vers le collège
Parmi les principales innovations figure l’ alternance des enseignants selon leur parcours scientifique ou littéraire dans les classe de cours moyen (CM1 et CM2), en remplacement du seul maître polyvalent.
Ce dispositif vise à mieux préparer les élèves au passage vers le collège en les habituant, dès le primaire, à l’alternance entre enseignants spécialisés comme au secondaire. Selon le ministère, cette approche permettra d’atténuer la rupture pédagogique, organisationnelle et psychologique souvent ressentie à l’entrée en 6ᵉ.
Cette réforme répond à une réalité préoccupante : la classe de 6ᵉ affiche un taux de redoublement très élevé, représentant parfois plus de la moitié des redoublants du cycle secondaire.
Un encadrement actif et plus rigoureux des enseignants
Autre priorité du ministère : le renforcement de l’encadrement pédagogique de proximité. Ce dispositif s’adresse aux chefs d’ établissement et personnels d’ encadrement, afin de garantir un meilleur suivi des enseignants.
« Le suivi effectif et assidu du personnel d’encadrement et des chefs d’établissement dans les classes n’est plus une option mais une exigence institutionnelle. Leur mission consiste à observer les pratiques pédagogiques, conseiller et suivre les progrès pédagogiques des enseignants », précise une circulaire ministérielle.
L’observation « rien à signaler » souvent utilisée dans les divers registres est désormais proscrite. « Le chargé du suivi doit pouvoir objectivement fournir une appréciation et formuler des recommandations à la suite de chaque supervision », exige le ministre.
L’objectif est de passer d’un encadrement routinier et complaisant à un encadrement actif, motivant et rigoureux. Le ministère mise sur cette démarche pour améliorer la qualité de l’enseignement et des apprentissages.
Des classes scientifiques pour réduire les inégalités filles-garçons
À partir de la rentrée 2025-2026, le Togo expérimente des classes scientifiques de 4ᵉ et 3ᵉ, avec une parité filles-garçons, dans chaque inspection de l’enseignement secondaire général.
Cette initiative a pour objectif de stimuler l’intérêt des élèves, notamment des filles, pour les filières scientifiques, en réponse à leur faible représentation. Les classes bénéficieront d’un horaire renforcé (trois heures supplémentaires hebdomadaires) en mathématiques, physique-chimie-technologie et travaux pratiques. Des clubs de sciences et des visites pédagogiques sont également imposés aux élèves des classes scientifiques.
Les enseignants en sciences affectés à ces classes devront avoir plus de 5 ans d’expérience. L’admission des élèves se fera sur la base de leurs résultats scolaires, de leur motivation et avec l’accord des parents.
Vers la généralisation de l’apprentissage de l’anglais au primaire
La réforme introduisant l’anglais dès le primaire initiée en 2023-2024, se poursuit cette année. Environ 190 écoles pilotes réparties sur l’ensemble du territoire ont déjà intégré l’apprentissage de l’anglais au cours préparatoire (CP), puis au cours élémentaire ( CE) et l’introduisent désormais au cours moyen.
En 2025-2026, la réforme entre dans une nouvelle phase : l’extension progressive à toutes les écoles, qui organiseront des séances d’anglais dans leurs emplois du temps.
Lutte contre la corruption : une expérimentation dès cette année
Enfin, deux établissements du secondaire vont tester un cours pilote d’éducation à la lutte contre la corruption. Cette action est une initiative du gouvernement togolais à travers la Haute Autorité de prévention et de lutte contre la corruption et les infractions assimilées (HAPLUCIA).
Toutes ces réformes que mène le gouvernement togolais, qu’il s’agisse de la spécialisation des enseignants au primaire, du renforcement de l’encadrement pédagogique de proximité ou de la promotion des sciences et de l’anglais, visent à assurer le succès de la mission éducative.