Du 10 au 21 novembre 2025, Belém, au cœur de l’Amazonie brésilienne, accueille la COP30, la 30ᵉ Conférence des Parties de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC).
La BOAD est présente à la COP conformément à sa mission d’accompagner les États de la région ouest africaine dans leurs engagements internationaux, notamment sur les enjeux climatiques. Une participation que la BOAD renouvelle chaque année, depuis plusieurs éditions. « Depuis 2008, la BOAD s’est engagée à accompagner les États dans le processus de négociation sur les changements climatiques », explique Moubarak Moukaila, Directeur du financement du développement durable de la Banque, dans le podcast institutionnel « la parole aux experts ».
Comprendre le rôle actuel de la BOAD dans le financement climat : retour sur la COP 21
La course à l’industrialisation mondiale, alimentée par un usage excessif des énergies fossiles, a provoqué une émission sans précédent de gaz à effet de serre, dont le principal est le dioxyde de carbone (CO₂), qui est la principale cause des changements climatiques.
Ces dernières années, le monde enregistre des températures records. Les déserts avancent et les glaciers disparaissent sur les continents.
Il y a exactement dix ans, la COP 21 à Paris avait réussi à adopter un accord ambitieux considéré comme le premier texte international sur le climat ayant un caractère universel.
Dans cet accord, les États s’engageaient à limiter le réchauffement climatique afin de contenir l’augmentation de la température de la terre en dessous de 2° C par rapport aux niveaux préindustriels, et si possible 1,5° C, d’ici à 2100.
Le rôle déterminant d’accompagnateur de la BOAD aux côtés des États
L’adoption de l’Accord de Paris sur le climat lors de la COP21 fut une étape décisive dans la lutte contre les désordres climatiques. « Les pays se sont engagés à réduire les émissions de gaz à effet de serre et à s’adapter aux changements climatiques, à travers ce que nous appelons les contributions déterminées au niveau national », rappelle M. Moukaila: « Ce sont des engagements volontaires mais en même temps contraignants, parce que certains d’entre eux doivent être respectés avant que les États ne puissent obtenir des financements internationaux. »
L’Afrique, sans être le principal responsable de l’effrondrement climatique, reste la plus affectée parce qu’elle ne dispose pas suffisamment de ressources pour financer son développement, travailler son adaptation au futur climat et développer ses infrastructures.
« La BOAD, en tant qu’acteur clé de la levée de ressources, parvient à mobiliser des fonds importants, et a trouvé dans la finance climat une source de revenus additionnels. En effet, lorsque vous faites des engagements et des efforts sur les changements climatiques, vous pouvez lever des ressources additionnelles pour compléter celles obtenues sur le marché ou auprès des partenaires, afin d’accroître la concessionnalité des projets financés », témoigne le Directeur.
Pour ce responsable, les pays africains doivent considérer les changements climatiques non comme une menace mais plutôt comme une opportunité, « parce qu’ils nous permettent justement d’accéder à des types de ressources auxquelles nous n’avions pas accès auparavant ».
L’aide apportée par la BOAD aux États
La BOAD accompagne les États à respecter leurs engagements et donc à mettre en œuvre des projets prioritaires dans le cadre de la lutte contre les changements climatiques en finançant ces priorités.
« Dans notre approche, nous accompagnons les États dans le séquençage de leur évolution, de leur transition vers le verdissement global de leur portefeuille », confirme M. Moukaila.
Les principales attentes pour la COP30
« Nous avons toujours entendu ce message des pays développés disant qu’ils mettront suffisamment de ressources à disposition pour le financement des projets, qu’ils mobiliseront des moyens pour venir à bout de la crise climatique. Mais malheureusement, ces ressources ne sont pas toujours au rendez-vous », regrette le Directeur.
Confirmant que cette situation devrait être perçue comme une opportunité, le Directeur du financement du développement durable de la BOAD précise que « la Banque travaille de concert avec les partenaires pour non seulement lever les ressources, mais aussi développer des projets structurants permettant à nos pays de faire face à cette crise climatique ».
« Nous regardons de façon globale comment mettre en commun nos actions pour arriver à des solutions », rassure-t-il. « Nous avons aussi la chance que notre Banque appartienne à une union économique régionale — l’UEMOA — qui construit des programmes, met en place une réglementation régionale, ce qui nous permet d’avoir une approche régionale de la lutte contre les changements climatiques. »
Le message clé de la BOAD à la COP30
La BOAD a développé des programmes climat-pays avec les États, et sa délégation à la COP mobilisera les partenaires pour accompagner ces initiatives.
M. Moukaila détaille : «Nous avons examiné avec les États quels sont leurs engagements, nous avons développé ensemble un portefeuille de projets, et aujourd’hui, nous sommes à la COP avec des programmes d’investissement climat des pays pour lesquels nous sollicitons des partenaires. Nous avons déjà un accord de principe du Fonds vert pour le climat, du Fonds pour l’environnement mondial (FEM), du Fonds d’adaptation, et d’autres partenaires pour accompagner ces initiatives. »
La Banque régionale devra ainsi contribuer à la mobilisation des ressources auprès des partenaires internationaux — qu’il s’agisse de financements carbone, financement sur les impacts ou autres — en faveur du Programme d’investissement climat, qui est un business plan des pays pour la lutte contre les changements climatiques.
À Belém, les parties prenantes devront faire le point sur leurs engagements depuis 2015 et se projeter jusqu’en 2035. Une COP déterminante, à laquelle la BOAD souhaite jouer son rôle d’acteur clé de la résilience climatique dans l’espace UEMOA.

