La deuxième journée du Rebranding Africa Forum 2025, tenue le 10 octobre au Tangla Hôtel de Bruxelles, a rassemblé experts, décideurs et entrepreneurs autour d’une réflexion approfondie sur l’intelligence artificielle et ses implications pour le développement du continent. Une journée dense en panels, échanges d’idées et perspectives concrètes, où l’IA s’est imposée comme levier stratégique pour transformer les sociétés africaines.
Sous le thème de l’intelligence artificielle (IA) et de ses applications multiples, la journée du 10 octobre a marqué le temps fort de la 11ᵉ édition du Rebranding Africa Forum (RAF). Les panels et hard talks ont permis d’aborder les enjeux de gouvernance, de finances, d’éducation, de santé ou encore d’industries extractives, avec une même conviction : l’Afrique doit non seulement adopter l’IA, mais surtout l’adapter à ses réalités.
Comprendre, encadrer et approprier l’IA
Dès le premier panel, intitulé « Comment rattraper le train de l’intelligence artificielle ? », les intervenants ont posé le décor. Pour Jacques Bonjawo, président de l’Association Africaine pour l’Intelligence Artificielle Éthique, « l’éthique est fondamentale et est le cœur de l’intelligence artificielle ». Joel Parfait Kuate, fondateur de Digital House Company, a rappelé que le continent ne représente « que 2 % du marché mondial de l’IA », appelant à un modèle africain inspiré, mais souverain. Une position renforcée par Christopher Egnankou, président du Madiba Club, pour qui « les modèles occidentaux doivent être régulés afin de préserver la souveraineté de nos données ».
L’IA au service du développement humain
Le deuxième panel, consacré à l’impact de l’IA sur le sport, la santé, la formation et la culture, a mis en avant les potentiels humains et sociaux de cette technologie. Didier Acouetey, président d’AfricSearch, a souligné la complémentarité entre IA et compétences humaines, rappelant que « les soft skills sont une qualité irremplaçable ». Samia Chelbi, CEO de NET-INFO, a défendu l’idée d’une IA centrée sur l’humain, tandis que le docteur Prévost Jantchou a évoqué les opportunités offertes par l’IA pour assister les soins médicaux dans les zones sous-dotées. Pour Viviane Bondoma, économiste, le véritable enjeu reste celui de l’inclusion : « on ne va pas développer l’Afrique dans le noir », a-t-elle lancé, en référence au déficit d’accès à l’électricité.
Gouvernance, transparence et efficacité
L’après-midi a poursuivi la réflexion avec un focus sur IA, gouvernance et management. Stan Zeze-Bayard, PDG de Bloomfield Investment Corporation, a rappelé que « la corruption n’est pas un fait africain, mais un fait humain », soulignant le rôle de l’IA pour renforcer les systèmes de contrôle et de transparence. Dr Khady Evelyne Denise Ndiaye, de l’UEMOA, a insisté sur la nécessité d’un cadre réglementaire adapté, tandis que Grégory Depasse (CGI Belgium) a résumé le défi majeur : « transformer les données en décisions ». Annelore Isaac, de hub.brussels, a, quant à elle, témoigné de « la manière dont l’IA transforme l’entrepreneuriat ».
Finances, assurances et inclusion
La quatrième table ronde, dédiée aux secteurs financiers, a exploré l’usage de l’IA dans la gestion des risques et la relation client. Pour Basile Tchakounté (FAGACE), « l’IA est au cœur du dispositif pour sécuriser toutes nos activités ». Jocelyne N’Guessan (Banque Atlantique Côte d’Ivoire) a précisé que l’IA ne remplacera pas le banquier, mais « l’aidera à mieux comprendre les flux et les habitudes de ses clients ». Louis Lebon (Enabel) a enfin mis en lumière le potentiel d’inclusion financière offert par les données issues du mobile money.
Croissance durable et industries stratégiques
Le dernier panel, consacré aux industries extractives, à la logistique et aux infrastructures, a rappelé que l’intelligence artificielle s’invite aussi dans les secteurs lourds. Stéphane Ouédraogo (Stallion Cap Africa) a mis en avant le gain de temps que l’IA apporte dans l’exploration minière. Alexis Frémeaux, de l’AFD, a préféré une métaphore sportive : « Quand on court un marathon, la question n’est pas de savoir si l’Afrique est en retard, mais si elle ira jusqu’au bout. » Enfin, Ekelle Biyiha (Madiba Club) a insisté sur la responsabilité de la diaspora, appelée à « s’adapter avec humilité et à être à l’écoute des réalités locales ».
Des hard talks pour ancrer le débat
Deux hard talks ont rythmé la journée. Dr George A. Donkor, président de la Banque d’Investissement et de Développement de la CEDEAO, a plaidé pour un équilibre entre réglementation, formation et infrastructures, condition essentielle à une appropriation de l’IA sur le continent. Jean Paterne Megne Ekoga, vice-président de la BDEAC, a, quant à lui, rappelé les priorités économiques régionales : « Nous devons domestiquer l’intelligence artificielle et l’adapter à nos réalités africaines », a-t-il insisté, en lien avec les enjeux agroalimentaires de l’Afrique centrale.
Une journée d’échanges et d’inspiration
En clôture, Paule Renée Etogo Ebongué, nouvelle CEO de Samori Media Connection, a salué la qualité des débats et l’énergie collective qui ont animé cette journée, reflet d’un leadership africain en pleine affirmation. Entre échanges inspirants, networking fructueux et partages d’expériences, le RAF 2025 a confirmé son rôle de plateforme majeure de réflexion sur le futur du continent.
Le rendez-vous est déjà pris pour le Rebranding Africa Forum 2026, consacré aux Systèmes de santé en Afrique : Innover pour soigner, soigner pour développer, qui se tiendra à Bruxelles du 22 au 25 octobre 2026.
Cyrille Djami
Retour en images sur quelques moments du forum.






Cyrille Djami est un spécialiste en Communication Stratégique et d’Influence, avec une vaste expérience dans le conseil aux organisations et aux personnalités publiques. Depuis de nombreuses années, il se consacre à la création et à la gestion de l’image de marque, de la réputation et de la notoriété de ses clients, avec un accent particulier sur le continent africain.
M. Djami est également un mentor qui consacre régulièrement son temps à l’encadrement des étudiants en communication en Afrique. En tant qu’intervenant fréquent dans les médias, il partage souvent son expertise sur des sujets relatifs à la Communication et aux médias.
Cyrille Djami est un spécialiste en Communication Stratégique et d’Influence, avec une vaste expérience dans le conseil aux organisations et aux personnalités publiques. Depuis de nombreuses années, il se consacre à la création et à la gestion de l’image de marque, de la réputation et de la notoriété de ses clients, avec un accent particulier sur le continent africain.
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